À cinq ans de l’échéance des Objectifs de développement durable (ODD), aucun des objectifs liés à l’égalité des sexes n’est en voie d’être atteint. Le constat est dressé par le rapport Gros plan sur l’égalité des sexes 2025, publié par ONU Femmes et le Département des Affaires économiques et sociales de l’ONU (DESA). Derrière les statistiques, ce sont des vies, des droits et des opportunités qui sont en jeu.
Le rapport publié, ce lundi 15 septembre 2025 révèle que la pauvreté des femmes reste à un niveau alarmant. 233 millions vivent dans l’extrême pauvreté principalement, en Afrique subsaharienne. L’accès à l’alimentation illustre également, les inégalités. En 2024, 26,1 % des femmes souffraient d’insécurité alimentaire contre 24,2 % des hommes. Et une femme sur trois en âge de procréer pourrait être anémiée, d’ici 2030.
Au-delà de la pauvreté, les femmes subissent plus directement, les conséquences des conflits et du dérèglement climatique. En 2024, 676 millions d’entre elles vivaient à proximité d’un conflit meurtrier. Le réchauffement climatique pourrait précipiter 158 millions de femmes supplémentaires dans la pauvreté d’ici 2050.
Violences persistantes
La violence de genre reste l’une des menaces les plus répandues. Plus d’une femme sur huit a subi des violences physiques ou sexuelles, de la part de son partenaire au cours de l’année écoulée tandis que près d’une jeune femme sur cinq est mariée avant 18 ans. Chaque année, quatre millions de filles subissent encore des mutilations génitales dont plus de la moitié avant leur cinquième anniversaire.
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Le rapport souligne également que les femmes continuent d’être exclues des négociations de paix et des processus liés au climat malgré, leur rôle crucial dans la résilience des communautés.
L’égalité comme levier de transformation
Pourtant, les exemples de progrès existent. Depuis 2000, la mortalité maternelle a chuté de 40 % et les filles sont plus nombreuses que jamais, à terminer l’école. Réduire l’écart numérique entre hommes et femmes pourrait, à lui seul, sortir 30 millions de personnes de la pauvreté et ajouter 1.500 milliards de dollars au PIB mondial, d’ici 2030.
« L’égalité des sexes n’est pas une idéologie, c’est une condition pour la paix, le développement et les droits humains », insiste le rapport.
À l’approche du 30e anniversaire du Programme d’action de Beijing, ONU Femmes appelle les gouvernements, à investir massivement et immédiatement dans l’égalité des sexes. Pour l’organisation, il s’agit d’un moment charnière. Les choix faits aujourd’hui, détermineront si les générations futures héritent de sociétés plus justes et plus stables ou si les acquis durement obtenus, s’érodent encore.
Source : ONU Femmes