Hégémonie, dépendance des médias africains, vis-à-vis des autres médias européens et autres, comment en sortir pour devenir plus autonomes, souverains dans la diffusion de leur message, telle est la quintessence de l’exposé de Dr Akoissy Clarisse Léocadie Thoat de l’Université Félix Houphouët-Boigny, en Côte d’Ivoire. C’était à l’occasion de la 3e édition des Universités africaines de la Communication (UACO) qui s’est déroulée du 1er au 3 octobre 2025, à Ouagadougou.
Sous la thématique « Médias africains et géopolitique : de la dépendance structurelle à l’émergence d’une souveraineté informationnelle décoloniale », AKoissy Clarisse Thoat a expliqué, comment se manifeste cette dépendance. Selon la communicatrice, toutes les structures et les infrastructures, notamment la radio, la télévision et autres médias ne sont pas des outils africains. On les utilise pour nos besoins.
« Comme ces médias étaient dans un contexte colonial, les Africains en ont hérité et l’image qu’ils véhiculent, vis-à-vis de l’Afrique, n’est pas très valorisante », fait-elle savoir.
Sur le plan financier également, les médias africains sont dépendants de l’extérieur car pour avoir une image, il faut faire appel à certains d’entre eux. Même les archives ne sont pas stockées dans nos pays.
« Vous voyez que les médias sont encore, sous la coupole de nos colonisateurs. Mais, notre approche, c’est de pouvoir donner la possibilité aux médias nationaux africains de pouvoir faire leur mue, de pouvoir déconstruire tout ce qui a été construit et pouvoir avoir une autre image », soutient-elle. Une image plus valorisante ! En un mot : la déconstruction des images négatives de l’Afrique.
Elle déclare qu’aujourd’hui, on a la chance d’agir véritablement parce qu’avec les réseaux sociaux, on peut construire également. On peut avoir un narratif valorisant de l’Afrique.
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Dans l’optique de changer la donne, Akoissy Clarisse Thoat recommande aux médias de travailler dans l’objectif de redorer le blason de l’Afrique, impliquant tout le monde. Il n’y a pas que les autorités. En fait, c’est une lutte collégiale qui implique les médias, les décideurs et la population.
« L’image des médias doit être coconstruite. Ensemble : la population, les médias, les décideurs », insiste-t-elle.
Dr Akoissy Clarisse Thoat, mentionnons-le, est Maître-Assistant CAMES. Elle a un doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication, et une licence en anglais.
La panéliste a également, été lauréate pour une coopération Afrique-Chine. En outre, elle a fait des stages en Belgique et en France, sous la coupole de la Francophonie et de l’UNESCO.
La troisième édition des UACO s’est tenue sous le thème « Influence du contexte géopolitique sur la communication et le développement en Afrique ».
Françoise Tougry / Razak Koné stagiaire
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