En 2022, plus de 14.500 nouveaux cas de cancers ont été détecté au Burkina et presque 11 mille cas de décès. La prévention a contribué de manière substantielle à la réduction du cancer du sein. Malgré les recommandations de prévention et de dépistage, le cancer du sein continue de se produire. Ce qui nécessite une meilleure connaissance des facteurs de risque. Dans cet article, Dr Natacha Lankoandé Bako, gynécologue obstétricienne au Centre hospitalier universitaire de Bogodogo donne plus d’éclaircissements.
Dans le cadre des activités de Octobre Rose, initiées par l’Association Actions solidaires (2AS), Dr Natacha Lankoandé Bako a présenté le 4 octobre 2025, une communication sur les facteurs de risques liés au cancer du sein. Ils sont de trois ordres. Pour faciliter la compréhension aux femmes de la commune rurale de Komsilga qui y ont pris part, l’exposé a été interprété en langue nationale Mooré.
Les facteurs de risques constitutionnels ou non modifiables
Le premier facteur ici est le sexe. Cela veut dire que 99% des personnes qui font le cancer du sein sont de sexe féminin et 1%, ce sont les hommes. Le fait d’être femmes expose à plus de risques. Entre 40-50 ans, les femmes sont également exposées. « Mais, de plus en plus, de jeunes femmes sont victimes de cancer », a indiqué Dr Bako.
La Génétique signifie qu’on l’a dans le sang. Si une maman, une cousine ou une a eu le cancer, il y a de fortes probabilités que vous l’ayez. On ne choisit pas de l’avoir ou pas. C’est pourquoi on parle d’antécédents familiaux. Les gènes BRCA1 et BRCA2 sont aussi des sources de risques.
« La race noire est associée à un risque accru de certains types de cancer du sein agressifs, comme le cancer du sein triple négatif et le cancer du sein inflammatoire qui se propagent plus rapidement. Ils ont un moins bon pronostic », a-t-elle laissé entendre.
Le cancer du sein triple négatif est une forme agressive de cancer du sein qui, contrairement à d’autres types, ne présente ni récepteurs aux hormones (œstrogènes et progestérone) ni surproduction de la protéine HER2. Cela signifie que les traitements hormonaux et les thérapies ciblées anti-HER2 ne sont pas efficaces.

Les facteurs de risques hormonaux
Au nombre des risques hormonaux figurent le fait d’avoir des règles très tôt, la ménopause tardive, la grossesse tardive, l’absence de grossesse, l’absence d’allaitement, la prise des contraceptifs oraux sur une longue durée, le traitement hormonal de la ménopause pendant plus de cinq ans (vouloir continuer à avoir des règles alors qu’on a atteint la ménopause).
Lire aussi : Octobre Rose : Une campagne de sensibilisation sur le dépistage précoce du cancer du sein dans la commune rurale de Komsilga
Les facteurs de risques environnementaux ou facteurs de risques modifiables
Selon les explications de la gynécologue obstétricienne, dans cette partie, il y a l’absence de dépistage. Elle fait comprendre qu’il est très important de changer les habitudes en allant se faire consulter et contrôler sa santé et participer aux différentes campagnes de dépistage. « N’ayons pas peur d’aller à l’hôpital, nous faire dépister ! », a-t-elle lancé avant de poursuivre « L’alcool, le tabac et les dérivés de fumées tels que le chicha et les cigarettes électroniques sont très dangereux pour la santé car ils favorisent le cancer du sein », a mentionné la communicatrice.

Le surpoids, être tout le temps assis à ne rien faire, ne fournir aucun effort et passez toute la journée à manger devant la télé sont également nuisibles à la santé et peuvent être des facteurs de risques.
Les micro-ondes, les ondes solaires, les rayons ultra-violets et rayons X, l’exposition prolongée au soleil, être fréquemment sous l’effet des radiations sont à éviter.

« Les facteurs de risque du cancer du sein sont complexes et incluent des éléments non modifiables comme l’âge, le sexe et la génétique. Cependant, pour la prévention, nous pouvons modifier notre style de vie afin de freiner la survenue de cette pathologie », a-t-elle conseillé.
Françoise Tougry / Queenmafa.net