Ancienne ministre sierra-léonaise et haute responsable de l’ONU, Zainab Hawa Bangura est l’une de ces femmes qui ont transformé la souffrance en engagement. Dans un monde où les guerres effacent les visages, elle a choisi de rendre visibles les victimes, en particulier les femmes, souvent les premières cibles et les dernières écoutées.
Née en 1959 à Yonibana, au centre de la Sierra Leone, Zainab grandit dans un pays marqué par la pauvreté et les tensions sociales. Pendant la guerre civile sierra-léonaise (1991–2002), elle devient l’une des voix les plus courageuses de la société civile. Militante des droits humains, elle fonde des organisations locales pour dénoncer les exactions et soutenir les survivantes de violences sexuelles. Son franc-parler dérange, mais attire aussi le respect. Zainab Bangura n’a jamais su se taire face à l’injustice.
Après la guerre, Zainab Bangura entre en politique. En 2007, elle est nommée ministre des Affaires étrangères, devenant la première femme à occuper ce poste dans son pays. En 2010, elle est nommée ministre de la Santé, où elle s’illustre par ses réformes en faveur de la santé maternelle et de la lutte contre la corruption dans le système sanitaire.
En 2012, le Secrétaire général Ban Ki-moon la nomme Représentante spéciale des Nations unies sur la violence sexuelle dans les conflits armés. Un poste aussi sensible que crucial. Zainab Bangura sillonne alors les zones les plus meurtries, République démocratique du Congo, Syrie, Irak, Centrafrique, pour documenter les crimes et plaider pour la fin de l’impunité.
Zainab Bangura défend une vision humaine de la paix : pas seulement la fin des conflits, mais la restauration de la dignité et des droits.
 Elle insiste sur l’importance d’impliquer les femmes dans la reconstruction sociale, économique et politique des pays sortant de guerre. Depuis 2019, elle dirige l’Office des Nations unies à Genève, où elle poursuit son combat pour la gouvernance, la transparence et les droits humains
Fabrice Sandwidi
Queenmafa.net
 
  
  
 








