Le Sénégal est sous le choc après la découverte du corps sans vie de Nogaye Thiam, une jeune femme d’une vingtaine d’années retrouvée morte dans sa chambre dans la commune de Yoff, à Dakar. Le drame, survenu dans des circonstances encore floues, a provoqué une vive émotion sur les réseaux sociaux et a relancé les débats autour de l’isolement des femmes mariées, de la négligence familiale et des violences intrafamiliales.
Selon les premiers éléments rapportés par plusieurs médias locaux, Nogaye Thiam a été retrouvée morte après être restée près de 48 heures dans sa chambre, sans que personne dans la maison de sa belle-famille ne s’en inquiète. Pendant ce temps, son jeune fils, âgé d’un an et demi environ, serait resté à ses côtés, croyant que sa mère dormait.
Des détails bouleversants, notamment le fait que l’enfant aurait tenté de téter sa mère pendant cette longue période ont profondément choqué l’opinion publique. Les réseaux sociaux sénégalais, mais aussi de la diaspora, ont été saturés d’émotion, d’indignation et d’appels à la justice.
Nogaye Thiam vivait depuis son mariage dans la maison de sa belle-famille. Plusieurs témoignages évoquent des tensions persistantes dans le ménage, notamment entre elle et certaines membres de la famille, dont une autre belle-fille. Certaines sources affirment que la jeune femme souffrait d’un isolement marqué, renforçant la thèse d’une négligence grave.
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Son père, Samba Thiam, a brisé le silence pour dénoncer ce qu’il qualifie de « manque cruel de vigilance », tout en appelant à une enquête impartiale. Il affirme ne pas pointer du doigt un meurtre, mais refuse que la mort de sa fille soit traitée comme un simple accident domestique.
Une enquête s’ouvre avec des zones d’ombre
Les causes exactes du décès n’ont pas encore été rendues publiques. Une autopsie a été exigée par la famille, alors que plusieurs organisations féministes ont officiellement saisi le procureur de la République.
Ces associations évoquent des zones d’ombre importantes, allant de la non-assistance à personne en danger jusqu’à la possibilité de violences psychologiques ou physiques non déclarées. Elles dénoncent également le silence prolongé autour de la disparition de la jeune femme au sein même de sa maison.
Comment une mère de famille peut-elle rester deux jours sans que personne ne s’inquiète de son absence ? Cette question est devenue le symbole d’un malaise plus profond. Alors que l’enquête suit son cours, la famille et les associations demandent que toute la lumière soit faite sur ce décès tragique.
Les Sénégalais, eux, attendent des réponses, tandis que la douleur du père, des proches et de l’opinion publique rappelle l’urgence de renforcer la protection des femmes au sein du foyer.
Fabrice Sandwidi/Queenmafa.net








