Des femmes entrepreneures, il n’en manque pas au Burkina Faso. Cependant, il y a celles derrière qui, se cachent des histoires inspirantes à l’image de Samyratou W. Ouédraogo, promotrice du salon “Glory Beauty “. Zoom sur une jeune dame qui allie dynamisme et persévérance!
Âgée de 30 ans et orpheline de père, Samyratou W. Ouédraogo, née à Kaya située dans la région du Kuilsé au Burkina Faso, est une jeune dame. Tout de suite, nous sommes captivés par son humilité, elle ne cesse de s’excuser pour le retard accusé avant de répondre à nos messages whatsapp.
Samyratou fait ses premiers pas d’écolière à Kaya, ou elle obtient son diplôme de Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) en 2014. Elle opte pour une formation technique. Mais, Samyratou est affectée à Ouagadougou au Lycée professionnel régional du Centre ( LPRC) à Ouagadougou pour faire “ Froid et climatisation”.
En 2017, les efforts de Samyratou ne sont pas vains. Elle obtient son diplôme de Brevet d’études professionnelles (BEP) en Froid et climatisation. A ce niveau, un problème se pose. La filière « Froid et climatisation » ne s’étend pas jusqu’au niveau Baccalauréat, en ce moment.
« Donc, j’ai viré et je suis allée faire un BAC F3, un Bac électrotechnique. C’est en 2021 que le Bac est venu au Burkina. Donc, j’ai eu l’occasion de composer en 2025 en froid et climatisation et ça marché », nous explique Samyratou.
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De fille à papa à la vie d’orpheline
Quand il s’agit de parler de son enfance, Samyratou le fait avec de bons souvenirs et beaucoup de fierté mais aussi des moments à oublier.
« J’étais une fille épanouie qui aimait beaucoup la télé. Lors des vacances, papa m’emmenait dans les colonies de vacances pour faire la cuisine », se souvient-elle.
Autrefois, très proche de son père, la vie de la jeune Samyratou bascule en 2008. Étant juste une élève de CM2, son père tire sa révérence. Puis, le reste n’est qu’un mauvais souvenir pour Samyratou Ouédraogo.
« Ça n’a pas été facile pour maman et moi, après le décès de papa », dit-elle, visiblement triste.
Samyratou, ayant perdu son père, l’a compris. Faire éternellement le deuil de son père, n’améliore pas la situation. Armée de courage, détermination et la volonté de réussir, elle se lance le défi de créer son entreprise. Cependant, le manque de moyen fait défaut.

Glory Beauty, l’entreprise née d’une tontine
« Ça n’a pas été facile car je n’ai pas eu, ni l’argent pour le réaliser, ni été soutenu》, amorce Samyratou, lorsque nous demandons à en savoir davantage sur son salon de beauté.
Comme le dit l’adage, un bon ami vaut mieux qu’un frère. Mais, cela ne se dit pas devant la famille. Cette phrase trouve tout son sens dans le processus de création de l’entreprise de Samyratou Ouédraogo.
Sous les orientations d’un de ses amis qui est soudeur, Samyratou, avec la ferme volonté d’entreprendre, décide de faire des économies.
« A chaque fois que j’avais un peu d’argent, je parlais avec mon ami afin de savoir ce que je pouvais faire avec cette somme. C’est ainsi qu’on a eu à confectionner des chaises, des étagères, des tables et bien d’autres matériels pour ça », nous explique Samyratou.
Aux dires de Samyratou, son ami lui a été d’une grande aide car ce dernier lui a permis de payer le nécessaire par tranche, en fonction de ses moyens.

Grâce à ces efforts et à l’aide de son ami, Glory Beauty voit le jour au bout d’une année, en 2025.
Glory Beauty est un salon de beauté qui propose aux clientes, des dreadloks, des fixés, des perruques, des coiffes, des éventails, des sacs à main et bien d’autres accessoires féminins.

Le choix du nom de son entreprise est loin d’être du hasard. Glory est un mot anglais qui signifie “Gloire “en français, et Beauty, signifie « beauté”.
Samyratou, au-delà de vouloir faire rayonner la femme, se dit reconnaissante à dieu d’avoir permis à son entreprise, de voir le jour.
« J’ai choisi ce nom parce que c’est par la grâce de Dieu que j’ai pu réaliser ce projet », confie-t-elle.
Consciente de la concurrence dans le milieu, Samyratou a renforcé ses capacités afin d’apporter une touche particulière à ses articles pour le bonheur de ses clientes. En effet, elle a suivi une formation pour pouvoir confectionner des sacs à main en tissus et en pagnes.
J’ai décidé d’entreprendre dans la coiffure, explique Samyratou, car nous sommes dans un monde où l’apparence est la première des choses que l’on juge chez une personne.
La promotrice de “Glory Beauty souhaite promouvoir le personal branding, une stratégie de marketing qui consiste aussi à valoriser son image, ses compétences et ses valeurs dans le but de se démarquer professionnellement.
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Bien que dynamique, Samyratou tire sa motivation du fait de toujours mettre chaque femme en valeur, de les mettre en confiance et de ne pas dépendre des autres.
« Je suis motivé par le fait de vouloir être financièrement indépendante sans compter sur un homme et surtout, de rendre ma maman fière de moi. Elle ne m’a jamais abandonnée malgré les difficultés », reconnaît-elle.
Même si le mot abandonner existe dans le dictionnaire, ce n’est pas dans le jargon de Samyratou.
« Je suis quelqu’un qui n’abandonne pas tant que mon objectif n’est pas atteint comme je veux », renchérit-elle.
Glory Beauty n’est pas épargné par les difficultés. La concurrence, l’exigence des clientes, insuffisance de moyens financiers, manque de matériel, de personnel, de conseils sont les difficultés qui minent le quotidien de Samyratou.
Mais, n’empêche, la jeune dame rêve de créer des emplois pour les jeunes en ouvrant d’autres salons modernes et accueillants. Avec autant de qualités et de détermination, elle ne manque pas de message à l’endroit des jeunes filles et le message de Samyratou est clair.
A l’endroit des jeunes filles, déclare t-elle, ayez confiance en vous, croyez en vous et en vos rêves!
« Osez à chaque fois que vous avez une idée en tête pour entreprendre même si elle est petite ! N’attendez pas que les occasions viennent. Mais, créez-les », conclut elle.
Abdoulaye Ouedraogo







