Dakar, la capitale sénégalaise, accueille un symposium international en l’honneur de la Professeure Fatou Sow, figure majeure du féminisme en Afrique. Engagée depuis les années 1980, elle a marqué la recherche africaine par ses travaux sur le genre, le foncier et l’écoféminisme.
Sociologue de renom, son engagement remonte aux années 1980, notamment dans les universités africaines, où elle a été l’une des premières à alerter sur la montée des fondamentalismes religieux, culturels et politiques, menaçant les droits des femmes.
Au cœur de ses recherches, les rapports entre genre, foncier et politiques publiques, son étude pionnière sur « Femmes et Tenure Foncière », menée à l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) avec le soutien du Centre de Recherche sur le Développement International, a marqué une étape importante dans l’analyse des régimes fonciers en Afrique.
Le symposium met également en lumière l’apport déterminant de Fatou Sow à l’écoféminisme, un courant qu’elle a contribué à façonner sur le continent. Dans des ouvrages collectifs tels que « Écologie : Quand les femmes comptent », elle a plaidé pour une approche intersectionnelle, articulant genre, classe sociale et gestion des ressources naturelles.
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Des chercheuses comme Rama Salla Dieng, Ngoné Diop Tine ou encore Mouhamadou Sy reconnaissent en elle une source d’inspiration. « Elle nous a appris à penser avec rigueur, mais aussi à nous méfier des évidences imposées par les idéologies dominantes », témoigne Dr Dieng.
Alors que les conquêtes féministes restent fragiles face aux tensions contemporaines, Fatou Sow continue d’appeler à une vigilance intellectuelle constante, dans l’esprit de la philosophe Aminata Diaw Diagne, pour préserver les acquis et renforcer les luttes à venir.
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