En milieu rural ou en ville, dans le secteur formel ou informel, il est quasiment impossible de ne pas remarquer la présence des femmes. Issues de toutes les couches sociales, chacune travaille en vue d’être autonome, de s’épanouir et de se construire un avenir meilleur. Mais, arrivent-elles vraiment, à atteindre leur objectif ? À l’occasion de la Semaine des Femmes bâtisseuses, nous avons rencontré Dr Cédric Motchebong, Coach en développement personnel et communautaire. Il était panéliste.
Sur quoi, avez-vous axé votre communication lors de ce panel inaugural du samedi 12 juillet 2025 ?
On a parlé de leadership, de résilience et d’engagement pour une nation forte.
La première chose que nous avons faite, c’est de revenir sur la définition de la nation et surtout, le nationalisme. A ce sujet, on a rappelé aux participants qu’une nation forte, c’est une nation qui sait s’appuyer sur les caractéristiques fondamentales afin de prévenir et de mettre en place, des dispositifs qui permettent de faire face à tout ce qui pourrait entraver sa croissance normale.
On parle de nationalisme quand la population adhère à l’idéologie et manifeste son engagement pour la promotion de l’État. Pour qu’il y ait une nation forte, il faut un engagement bien structuré avec des valeurs culturelles, bien mises en avant. Une nation forte possède également, des citoyens solidaires et unis, une économie prospère, une influence citoyenne positive, une capacité à défendre ses intérêts et à promouvoir ses acquis.
Qu’est-ce que le leadership ?
Le leadership est un état d’esprit. Une personne leader transmet une communication transparente et claire. Elle est capable d’inspirer les autres et gagner leur confiance. En outre, une personne leader est non seulement, soucieuse des autres. Mais, elle a une vision claire et mobilisatrice.
Qu’est-ce que la résilience ?
La résilience, c’est la capacité à surmonter les chocs qu’ils soient, sociaux, culturels ou économiques. C’est en d’autres mots, la capacité à tirer des leçons des chocs reçus et à les transformer en quelque chose, de plus utile.
« Si on redonne à la femme, la place qui lui revient, elle peut apporter une contribution extraordinaire ».
Quelle peut être la contribution des femmes à construction de cette nation forte et résiliente ?
En Afrique, il faut reconnaître que les femmes ont toujours été au cœur de l’économie. Même avant, les années 60, elles étaient le grenier de l’économie. Par exemple, l’agriculture et bien d’autres domaines. Mais, maintenant, on remarque que de plus en plus, les femmes sont comme « opprimées, comme des esclaves ».
Donc, aujourd’hui, nous pensons que si on redonne à la femme, la place qui lui revient, si on lui redonne ses armes qui sont, de véritablement se construire au milieu des hommes, elle peut apporter une contribution extraordinaire. Parce que la femme incarne la résilience, le leadership naturel. Ce qui lui permet de porter haut, le drapeau du pays.

En tant qu’homme, quel a été votre rôle dans la mise en place du Réseau des Femmes bâtisseuses du Burkina ?
J’ai simplement écouter une vision lointaine depuis mon pays, le Cameroun. Je mène des activités féminines depuis très longtemps. Dans tous mes engagements, j’ai toujours été du côté des femmes parce j’estime que c’est une couche qui est beaucoup exclue. En plus, J’ai eu la chance d’avoir une maman qui était à nos soins. Elle était là pour nous, contrairement à mon père qui n’était vraiment pas « responsable ». Je me suis alors demandé, comment je peux contribuer à faire rayonner ce réseau. C’est ainsi que j’ai initié un programme de formation gratuite sur le continent pour les femmes notamment dans le secteur du développement personnel, l’entrepreneuriat, leadership féminin.
On a déjà commencé à monter des programmes spécifiques dénommés « Les amazones » pour voir, comment les rendre plus audacieuses et ambitieuses, comment aider les femmes à mieux s’intégrer dans leur environnement ?
J’ai aussi remarqué que les femmes prennent beaucoup d’initiatives. Mais, ça n’évolue pas. Par exemple, il n’y a pas de femmes industrielles. Pourtant, elles font des choses remarquables et se donnent à fonds, dans ce qu’elles font.
Dans la dynamique de les aider, avec les femmes bâtisseuses, on a un programme africain qui est de mettre véritablement, la femme au centre de tout. Tout seul, je n’y arriverai pas. C’est pourquoi on fait des formations pour qu’elles puissent, un jour, prendre le relai.
Je me considère juste un catalyseur qui permet aux femmes de suivre leur chemin.
Entretien réalisé par Françoise Tougry