Depuis 1985, le « Mois de la sensibilisation au cancer du sein » (Breast Cancer Awareness Month) est une campagne internationale annuelle sur la santé. Elle commence le 1er octobre et se termine le 31 octobre de chaque année. Elle est organisée par différents organismes de bienfaisance sur le cancer du sein. L’objectif est de sensibiliser les femmes sur la maladie et d’informer sur l’importance du dépistage précoce, le suivi médical régulier à partir d’un certain âge tout en formulant des recommandations. C’est dans ce cadre que l’Association Actions Solidaires (2AS) a organisé une campagne « Octobre rose à Sabtoana », dans la commune rurale de Komsilga. Une série d’activité a meublé l’évènement dont un panel.
« Octobre Rose à Sabtoana est une initiative de Clémentine Minoungou, sage-femme au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bogodogo. Trois médecins spécialistes burkinabè y ont animé un panel, le 4 octobre 2025. Il s’est agi de Dr Natacha Bako Lankoandé, gynécologue-obstétricienne ; Dr Apolos Nicolas Minoungou, oncologue radiothérapeute et Dr Sabine Liliou, gynécologie-obstétricienne à la retraite.

Dr Liliou dans sa communication livrée en langue nationale mooré, a évoqué les stratégies de lutte et les différentes formes de soutien mis en place pour lutter contre le cancer du sein au Burkina. Cette langue a rendu les échanges dynamiques et actifs . Plusieurs aspects ont été abordés.
Elle a fait savoir que le Burkina a élaboré une stratégie nationale de lutte contre le cancer, soutenue par l’OMS, pour orienter les efforts de santé publique.
« Des campagnes de sensibilisation sont menées, notamment pendant le mois d’Octobre Rose, pour sensibiliser les femmes à l’auto-examen des seins et encourager le dépistage », a-t-elle laissé entendre.
Parlant de l’amélioration de l’accès aux soins, des efforts sont déployés notamment la gratuité des examens de dépistage, l’instauration de l’offre de soins en chirurgie cancérologique et la construction du centre de radiothérapie de Bogodogo.
Dr Liliou a également mentionné les dons et collaborations. « Des initiatives comme la gratuité des chirurgies, soutenues par des fondations et des experts de plusieurs pays, visent à améliorer l’accès aux traitements », a-t-elle déclaré.
L’importance du dépistage
Le dépistage comporte de nombreux avantages parmi lesquels, la détection précoce du cancer, améliorant significativement les chances de guérison et permettant des traitements moins invasifs.
Plus le cancer du sein est diagnostiqué tôt, plus les chances de guérison augmentent grâce à des traitements efficaces et moins agressifs. Cela augmente aussi les chances de survie car les lésions sont infra-cliniques.
Les lésions infra-cliniques sont des anomalies pathologiques trop petites pour être détectées lors d’un examen physique ou visuel standard. Elles peuvent être découvertes par des méthodes d’imagerie, comme une mammographie, et nécessitent souvent des techniques de diagnostic plus poussées pour être identifiées et traitées correctement.
Ces lésions ne produisent pas de symptômes évidents, car elles peuvent être à un stade très précoce de développement ou simplement trop minimes pour être perçues cliniquement.
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Les moyens de dépistage
Dans ce sens, deux modalités sont disponibles pour réaliser un diagnostic précoce du cancer du sein. Il s’agit de l’autopalpation des seins depuis 2004 dans le cadre d’un dépistage organisé et la mammographie.
A ce titre, on retient, les tests de dépistage possibles, l’auto-examen (autopalpation), l’examen clinique par le médecin, l’échographie et la mammographie. La mammographie, faut-il le souligner, est le seul examen suffisamment sensible et spécifique pour détecter le cancer.
L’autopalpation du sein
L’autopalpation consiste à examiner soi-même ses seins, environ une fois par mois, pour repérer d’éventuels changements.
L’autopalpation ne remplace pas l’examen clinique médical ni la mammographie. Mais, elle constitue un bon complément et aide les femmes, à mieux connaître leur corps et à être plus attentives à leur santé.
La mammographie
La mammographie est un examen radiologique essentiel au dépistage et au diagnostic du cancer du sein, consistant en une radiographie des seins avec compression. Elle est recommandée, tous les deux ans pour les femmes à partir de 40 ans au Burkina Faso dans le cadre du dépistage organisé, et peut aussi être indiquée individuellement en cas de facteurs de risque.
« Si des anomalies sont détectées, une échographie ou une IRM peut être nécessaire pour confirmer le diagnostic », a-t-elle expliqué.
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Consultez sans tarder !
Dr Liliou Sabine conseille vivement, de consulter sans tarder un agent de santé si vous constatez un changement ou une anomalie au niveau du sein. Que ce soit, une douleur que vous ressentez ! Que ce soit la présence d’une boule, la présence d’une zone indurée ou d’un écoulement lors de la palpation et de la pression des mamelons !
Indurée » signifie qu’un tissu est devenu anormalement dur et épais. C’est un terme utilisé en médecine et en biologie pour décrire un durcissement qui peut être causé par une inflammation, une blessure, une cicatrice, un kyste ou une tumeur.
La conduite à tenir, face à un cancer du sein dépisté
En cas du cancer de sein de sein dépisté, la patiente est adressée à un gynécologue ou à un chirurgien ayant des compétences dans le traitement des cancers du sein pour une prise en charge.
La prise en charge comporte le bilan d’extension, la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie, l’hormonothérapie.
Françoise Tougry
Queenmafa.net