Le 31 octobre, un jour férié de plus qui n’a plus sa raison d’être

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L’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a occasionné de nombreuses victimes au pays des hommes intègres soit 24 morts et 625 blessés. Ces martyrs ont versé leur sang pour un changement radical de la gouvernance du pays. Pour leur rendre hommage, les autorités ont décrété le 31 octobre comme un jour férié. Neuf ans après, force est de reconnaitre  que cette décision n’est plus pertinente.

Il y a tellement de dates qui ont marqué l’histoire du  Burkina et qui continueront à la marquer que si l’on doit décréter des jours fériés à chaque fois l’on ne s’en sortira pas. 

Par exemple que dire de l’attaque d’Hinata (14 novembre 2021) qui a fait plus d’une cinquante de morts et celle de Solhan (5 juin 2021) qui a fait plus d’une centaine de morts ? Ce sont  autant de dates tragiques qui mériteraient bien d’êtres des journées de souvenir . On n’oublie pas  aussi l’assassinat du père de la révolution, le capitaine Thomas Sankara et ses douze compagnons (15 octobre 1987).

Beaucoup diront que la date du 31 octobre est dédiée à honorer nos  héros tombés ; mais en réalité ce jour n’est ni plus ni moins qu’un jour de repos et de  détente de plus. Pour s’en convaincre, il suffit tout simplement de faire un tour dans les maquis et autres débits de boisson. A-t-on besoin d’arrêter de travailler pour se souvenir de nos morts ? La réponse est évidente.

A chaque commémoration n’entendons-nous pas  dire que les victimes resteront toujours dans nos cœurs ? Alors si réellement elles sont dans nos cœurs, emportons nos souvenirs au travail.

D’ailleurs c’est ce qu’elles auraient voulu, puisqu’elles ont sacrifié leur vie pour une meilleure gouvernance pour les fils et filles du pays. Surtout en cette période de crises à la fois sécuritaire et économique. Pendant que certains se battent pour rétablir la paix, d’autres se reposent grâce au jour férié.  Le pire c’est que le lendemain du 31 octobre est encore chômé et payé du fait de la Toussaint, une autre fête des morts. Et quels Morts !

Comme son ancienne métropole, la France, le Burkina Faso, suit le calendrier grégorien. Selon ce calendrier, il y a seize (16) jours fériés sur 365 jours au Burkina. Si on ajoute les 52 dimanches et les 53 samedis qui sont des jours non travaillés, on arrive à 121 jours non ouvrables sur 365 jours ; ce qui laisse 244 jours de travail dans l’année, sans compter les fameux ponts. Il est évident donc que les jours fériés sont trop nombreux au Burkina. L’impact négatif des jours fériés sur l’économie du pays, est inestimable. Le Burkina devrait prendre l’exemple sur certains pays comme le Danemark, l’Irlande et les Pays Bas qui ont à peine 9 jours fériés par an.

Avec la nouvelle dynamique, le pays a décidé de prendre son destin en main au nom de l’idéal sankariste, alors ayons le courage de poser le débat sur la pertinence de certains jours fériés. Car dans un pays où  « tout est prioritaire », selon le président de la transition, Ibrahim Traoré, nous devons nous mettre au travail, travailler sans relâche pour bâtir un Burkina Nouveau.

La rédaction

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