Ce vendredi 5 mai, la communauté internationale célèbre la journée internationale de la sage-femme. A cette occasion, nous avons rencontré la présidente de l’Association Burkinabè des sages-femmes et maïeuticiens, Blanche Zougrana. Dans cet entretien, elle évoque les difficultés du métiers ainsi que les combats actuels de son association.
Comment êtes-vous arrivées à ce métier ?
Ma formation de base n’était même pas le bac D ou A. Je devais plutôt être comptable. Mais; je suis tombée sous le charme de ce métier. Chaque fois quand j’ accompagnais les grandes sœurs et les tantes dans les maternités, je voyais la sage-femme ressortir avec le bébé et qui apportait la joie dans la famille. J’ai alors dit qu’il n’y a pas un métier plus noble que celui de la sage-femme. C’est l’analyse que j’ai eue et j’ai eu l’amour du métier. J’ai alors complètement dévié pour aller faire la formation au métier de sage-femme.
Nous voulons que chaque femme ait accès aux soins de sage-femme
Quelles sont les difficultés du métier ?
Elles sont énormes. Nous sommes confrontées à une insuffisance du matériel médico-technique pour pouvoir nous exercer convenablement. Mais, on y va avec les moyens de bord. Il faut reconnaître aussi que nous n’avons pas encore atteint les ratios du nombre de sage-femme par habitant.
Ce qui veut dire que nous sommes souvent confrontées à des charges énormes plus élevées et il faut notifier que les sages-femmes sont souvent incomprises par la population.
C’est pourquoi, nous travaillons dans l’association pour pouvoir relever ces défis avec des sensibilisations et des plaidoyers.

Quelle est la particularité de la commémoration de la journée internationale de la sage-femme ?
Cette commémoration de la journée internationale de la sage-femme pour thème, » A nouveau ensemble, de l’évidence à la réalité ».
C’est un clin d’œil à notre communauté mondiale de sages-femmes qui se réunira pour la première fois depuis plus de cinq ans. En effet, avec l’arrivée de covid-19, il n’y avait plus de conférences internationales. C’est cette année qu’à nouveau, on va organiser une conférence .
De l’évidence à la réalité, suppose également qu’il y a eu des données probantes sur la situation des sages-femmes. C’est l’opportunité de revoir à travers ces données probantes, quelles sont les actions à mener pour réellement redorer le blason de cette profession.
Mais, au Burkina nous avons contextualisé ce thème qui symbolise pour nous, la relance pour la cohésion au sein de la profession sage-femme.
Quels sont les combats actuels que vous menez ?
Tout d’abord, nous accompagnons les directives, les PMP du ministère pour dire que nous voulons, que chaque femme ait accès aux soins de sage-femme.
Donc, notre combat général, c’est la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. Ce n’est qu’en cela que nous pourrons réduire le taux de mortalité maternelle et infantile. Nous avons également comme combat, de travailler à la réunification des sage-femmes.
Abdoulaye Ouédraogo
Aminata Ouédraogo