D’Abebe Bikila à Derartu Tulu en passant par Dibaba et Bekele, l’Ethiopie a offert à l’Afrique d’immenses champions olympiques. Retour sur une expo qui a célébré le potentiel inoui de la nation est-africaine. Ce mardi 6 août, Derartu Tulu n’est pas présente à la Station Afrique, du côté de l’Ile-Saint-Denis, là où une cérémonie est organisée en son honneur, à l’initiative notamment de l’Union Sportive et Culturelle Ethio-Française.
Cet après-midi, il est pourtant question de célébrer l’excellence sportive et le rôle pionnier de ce bout de femme de 1m52 et de 44 kg, auteure d’un exploit inoubliable aux JO de 1992 à Barcelone sur 10 000m.
Elle est devenue la toute première Africaine à décrocher une médaille d’or olympique dans une finale légendaire. Une projection permet d’ailleurs à l’assistance de revivre ces moments exceptionnels.
On revoit Derartu Tulu franchir la ligne d’arrivée du stade olympique de Montjuic, à Barcelone, avant de tendre les bras à la sud-africaine Elena Meyer arrivée en deuxième position.
Un geste d’amitié et un message de compassion envoyés au monde alors qu’à cette période, l’apartheid cesse d’exister en Afrique du Sud.
Après Barcelone 1992, Derartu Tulu remonte sur son piédestal du 10 000m aux JO de Sydney en 2000. Grâce à ces exploits, l’Ethiopie devient une référence dans les courses de fond et ses représentants enchaînent podiums et records.
Ainsi, son compatriote Haile Gebreselassie reste, à jamais, l’un des plus illustres coureurs de tous les temps avec deux médailles olympiques au 10 000m et au 5000m.
Ce sera ensuite à son jeune frère Kenenisa Bekele de s’illustrer avec trois médailles d’or olympiques au 10 000m (2004 et 2008) et au 5 000 m (2008) dont il sera, à un moment, détenteur des records du monde.
Chez les femmes, Derartu Tulu trouve également son héritière avec Tirunesh Dibaba, surnommée la « reine de la piste ».
Elle s’empare de 3 médailles olympiques (5000 m en 2008, 10 000 m en 2008 et 2012).
Les secrets de la réussite.
Le palmarès éloquent de l’Ethiopie dans ces courses de fond a longtemps interrogé. Après analyse, il ressort que le pays s’est doté de centres d’entraînement spécialisés, d’équipements à la pointe de la technologie mais aussi de programmes d’entraînements intensifs.
Le pays profite aussi de la reconversion des anciens champions dans le coaching de très haut niveau.
A ces facteurs s’ajoute le soutien de l’État dans le financement des programmes de détection des talents à travers le pays, l’octroi de bourses et la construction d’infrastructures adaptées pour développer le potentiel des jeunes.
Enfin, la tradition de l’entraînement en altitude -partagé par le voisin kényan entre autres – constitue un avantage naturel qui améliore l’endurance et les capacités aérobie des athlètes.
C’est donc fort de l’ensemble de ces efforts combinés que l’Ethiopie demeure une puissance en demi-fond. Mais le pays gagnerait certainement à investir d’autres disciplines pour diversifier ses chances de podiums aux JO…
Samuel BIYONG
Mag olympique CNO – Cameroun
PARISMEDIAS2024