Pionnière de la lutte pour l’émancipation des femmes et visage clé du combat pour l’indépendance, Célestine Ouezzin Coulibaly a marqué de façon indélébile l’histoire de l’Afrique de l’Ouest en générale et celle du Burkina Faso en particulier. Pour son engagement et sa combativité, son nom brille sur la rue des étoiles.
Première femme ministre de la Haute-Volta, militante infatigable et voix des sans voix, Célestine Ouezzin Coulibaly est née Macoucou Traoré en 1914 dans la région de Banfora. Au début du XXe siècle, la voix des femmes était souvent reléguée au second plan. Célestine Ouezzin Coulibaly a su s’imposer comme actrice majeure de ce changement. Elle a compris que l’avenir des femmes passait par l’éducation et l’engagement politique.
Titulaire d’un diplôme d’enseignement, Célestine épouse Daniel Ouezzin Coulibaly en 1930, figure du mouvement indépendantiste. En tant que femme d’un homme politique influent, elle ne s’est pas contentée d’être une épouse de leader, mais s’est affirmée comme une battante de première ligne.
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En 1948, elle participe activement à la création de la section féminine du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) en Côte d’Ivoire et en Haute-Volta. Son engagement lui vaut le poste de secrétaire générale du mouvement. Son leadership s’explose en 1949, précisément le 24 décembre, lorsqu’elle conduit une marche de 15 000 femmes vers la prison de Grand Bassam réclamant la libération de leurs époux incarcérés sans procès par les autorités coloniales françaises.
Le 24 octobre 1958, elle est nommée ministre des Affaires Sociales, du Logement et de l’Emploi de la Haute-Volta, devant ainsi la première femme ministre en Afrique Occidentale. Une année plus tard, elle perd son poste de ministre. Cependant, elle intègre l’Assemblée Nationale, où elle devient la première femme députée de la Haute-Volta en son temps.
Célestine Ouezzin Coulibaly décède en 1997, mais son héritage perdure. Figurant désormais sur la rue des étoiles, le Burkina rend hommage à une figure dévouée à la cause des femmes et de la lutte pour l’indépendance.
Fabrice Sandwidi
