L’accession à la Défense par des femmes n’est pas une nouveauté, si l’on s’en réfère à l’histoire du continent africain. Elles suivent le chemin des pionnières, quelques peu noyées dans l’histoire mondiale qui relègue souvent au second plan les exploits des amazones. Voici quelques femmes ministres de la défense en Afrique
Essozimna Marguérite Gnakadé : ministre de la défense du Togo
Essozimna Marguérite Gnakadé est en charge du tout nouveau ministère de la Défense du Togo, un département qui était rattaché à la présidence depuis 2007. Elle est ainsi la première femme en charge des armées dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
En période de pandémie de Covid-19, Mme Gnakadé a initié en novembre 2020 des actions médicales gratuites dans trois régions du pays. Ces opérations de santé publique conduites par la médecine militaire permettent la prise en charge pour divers soins, y compris en pédiatrie. Lors du lancement des actions foraines à Mandouri, dans l’extrême nord du Togo, tout près des frontières burkinabè et ghanéenne, la ministre des Armées avait déclaré que ce programme visait à renforcer les relations entre militaires et civils, qui se sont détériorées ces dernières années.
Marie Noëlle Koyara : ministre de la Défense de la Centrafrique
Marie Noëlle Koyara est ministre de la Défense de la Centrafrique depuis septembre 2017, après avoir occupé plusieurs postes ministériels et représenté son pays auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).
Mme Koyara a été l’une des premières femmes acceptées à la police nationale avant de poursuivre des études universitaires pour devenir ingénieure agronome, ce qui lui a permis d’occuper le poste de ministre de la Promotion rurale et celui de la Promotion de la femme entre 1993 et 1996. Elle a occupé la Défense dans le deuxième gouvernement de Simplice Sarandji et été reconduite en février 2019 après l’accord de paix négocié à Khartoum, au Soudan, entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés. Pendant la période de transition politique, elle a été ministre d’Etat en charge du Développement rural (2014), des Travaux publics (2014-2015) avant d’être ministre d’Etat chargé de la Défense (juillet-octobre 2015).
Monica Juma : ministre de la défense du Kenya
L’actuelle Ministre de la Defense du Kenya, Monica Juma, vient également de la sphère de la diplomatie. Elle était d’ailleurs à la tête des Affaires étrangères, où se trouve actuellement Raychelle Omamo. Ayant par ailleurs dirigé le ministère de l’Intérieur avant 2016, Mme Juma s’est illustrée dans l’élaboration d’une stratégie de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et par la conception d’une approche multi-sectorielle pour faire face aux questions de sécurité. Avant de servir à l’Interieur, Mme Juma évoluait déjà au sein du département de la Défense, où elle a lancé des projets pour renforcer le statut professionnel de l’armée kenyane.
Oppah Muchinguri : ministre de la Défense du Zimbabwe depuis le 11 septembre 2018
Oppah Muchinguri a reçu sa formation militaire au Mozambique et a rejoint la guerre de libération de la seconde « Chimurenga », qui mena son pays à l’indépendance en 1980. Avant d’être en charge de la défense, cette ancienne combattante chevronnée avait occupé les portefeuilles de l’Egalité des genres et de l’Enseignement supérieur.
Son blason a été terni en pleine période de pandémie, lorsqu’elle a lancé une remarque controversée qui a retenti bien au delà du continent en mars 2020. Elle avait déclaré que la maladie Covid-19 était « le châtiment divin de Dieu contre les pays occidentaux pour avoir imposé des sanctions économiques au Zimbabwe ».
Selon la presse zimbabwéenne, la ministre aurait contracté le coronavirus début janvier 2021. Des ministres et autres poids lourds du parti au pouvoir sont également tombés malades, ce qui a entraîné des décès dans le monde politique, des affaires et de l’armée, notamment avec la mort du général Collin Moyo le 8 janvier.
Un autre cas qui fait sensation est celui d’Angelina Teny, devenue le 12 mars 2020 la première personne à occuper le poste de ministre de la Défense du Soudan du Sud, pays qui s’est conçu dans la violence armée ayant perduré depuis son indépendance le 9 juillet 2011.
Cette sexagénaire a été ministre de l’Énergie et des Mines au sein du gouvernement d’unité nationale basé à Khartoum entre 2005 et 2010. Depuis 2015, elle menait les opérations militaires de l’Armée Populaire de Libération du Soudan, SPLM-IO, dirigée par son propre époux, qui n’est autre que l’ancien rebelle et actuel vice-président Riek Machar Teny.
Nosiviwe Mapisa-Nqakula : ministre de la défense de l’Afrique du Sud en 2012
En Afrique du Sud, deux femmes se sont également succédé à la Défense. Il s’agit de Nosiviwe Mapisa-Nqakula depuis 2012, après Lindiwe Sisulu, qui a occupé le poste les quatre années précédentes.
Mapisa-Nqakula a été ministre de l’Intérieur de 2004 à 2009 et ensuite ministre des Services correctionnels jusqu’en 2012. Cette figure du monde politique sud-africain a suivi des formations militaires en Angola et en Union Soviétique en 1984. Elle est devenue secrétaire générale de la Ligue des femmes de l’ANC pendant l’Apartheid en 1993.
Source : voaafrique