Une femme enceinte qui devait composer pour l’oral d’un concours professionnel dans la matinée du samedi 21 septembre 2024 n’a pas pu le faire car le travail a commencé la conduisant à l’hôpital . Avec le soutien du jury et des agents de santé, c’est dans une civière qu’elle a pu composer l’oral plus tard et donné naissance à une fille bien portante. Dr Nestorine Sangaré, experte en genre et développement a divulgué l’information à travers un plaidoyer. Voici son récit :
La jeune femme a dû entrer à l’hôpital à 1h du matin car le travail s’est déclenché. A 12h30 elle est rentrée au bloc opératoire pour une césarienne car elle ne pouvait pas accoucher par voie basse. L’accouchement par césarienne sous anesthésie générale a eu lieu à 13h20 et elle a eu une fille.

Son époux a plaidé auprès du jury pour qu’elle puisse composer à un autre moment. Le jury lui a permis de composer son oral avant 16h le même jour ou le lendemain. Avec l’accord du médecin, elle y est allée par ambulance, sur une civière, accompagnée d’une sage-femme et du nouveau né pour composer.
Félicitations à cette brave dame pour sa combativité. On ne peut que lui souhaiter du succès à ce concours après autant d’effort montrant sa volonté de réussir.
Félicitations aux agents de santé pour leur accompagnement qui permet à la dame de tenir dans cette situation critique.

Merci aux membres du jury et aux responsables du Ministère qui ont permis qu’elle puisse composer après l’accouchement. Ils lui permettaient de le faire le même jour à 16h ou le lendemain car le concours se poursuit. Elle a préféré composer le même jour car la plaie de l’intervention aurait été plus douloureuse le lendemain avec plus de risques que les fils de suture cèdent avec les mouvements.

Bienvenue au bébé fille dans un monde de défis et combats où les femmes doivent se surpasser pour réussir. En plus de se battre pour réussir à l’école et trouver de l’emploi, les femmes doivent porter les grossesses, accoucher et affronter tous les risques, défis et souffrances y relatifs. Les époux accompagnent et soutiennent, mais ne pourront j’avais les remplacer. Ce n’est pas comme un pied cassé ou un accident avant un examen ou concours. Hommes et femmes peuvent être victimes de ces situations. Mais là, il s’agit d’un accouchement et il n’y a que les femmes qui accouchent. Et elles ne choisissent pas le jour de l’accouchement qui peut coïncider avec celui d’un examen ou concours.
C’est un problème de genre à prendre en compte par les autorités du pays car de plus en plus de jeunes femmes doivent procréer tout en cherchant des diplômes et des emplois. Il faut donc des textes spécifiques pour encadrer ce genre de cas. Cela permettra d’éviter qu’en situation d’urgences médicales liées à l’accouchement, des femmes et filles ne mettent leurs vies en danger et celles de leurs bébés dans la quête désespérée de l’emploi.
Dr Nestorine Sangaré Compaoré
Experte en Genre et Développement